Qu’elle soit masculine ou féminine, la stérilité est un problème qui peut affecter une vie entière. Dans une majorité de cas, la stérilité est due à des anomalies congénitales ou à des troubles physiologiques ou hormonaux qui ne dépendent pas de notre comportement.

Cependant, dans 20 à 30 % des cas environ, et disons-le d’emblée, la stérilité peut être imputée à certaines infections sexuellement transmissibles, anciennement appelées maladies sexuellement transmissibles (IST-MST). Et pour ces cas précis, il en est de notre responsabilité.

Avec l’explosion fulgurante du nombre de cas d’IST-MST, notamment dans la population jeune en France, il devient urgent de prendre la mesure de ce problème de santé publique. Après avoir répertorié les principales IST-MST et leurs symptômes, nous listerons celles qui sont les plus à même de nous rendre stériles, et essaierons de savoir pourquoi. Les infections sexuellement transmissibles les plus répertoriées

Les IST-MST sont soit d’origine bactérienne soit d’origine virale. Les IST-MST d’origine bactérienne se traitent relativement bien, si elles sont diagnostiquées à temps. Malheureusement, certaines sont asymptomatiques, ce qui rend leur diagnostic difficile. Les IST-MST d’origine virale sont plus problématiques, certaines nécessitent un suivi et un traitement à vie. Les infections d’origine bactérienne ou parasitaire La blennorragie gonococcique : la gonorrhée

Encore appelée « la chaude pisse », la blennorragie gonococcique, plus connue sus le nom de gonorrhée, est due à la bactérie neisseria gonorrhœae ou gonocoque. Les symptômes, lorsqu’ils surviennent, sont brûlures, écoulements au niveau du vagin, du pénis ou de l’anus. La chlamydia

La chlamydia est due à la bactérie Chlamydia trachomatis. Le problème majeur de cette IST-MST, c’est que dans une majorité de cas, elle n’entraîne aucun symptôme ou que ces derniers ne se déclenchent que de longs mois après la contamination. Dans ce cas, on constate les mêmes symptômes que pour la gonorrhée. Les infections par des mycoplasmes (bactérie) et la trichomonase (parasite)

Ces infections se manifestent aussi par des écoulements du vagin, du pénis ou de l’anus. À noter que, comme la gonorrhée et la chlamydia, ces infections peuvent être asymptomatiques. La syphilis

Elle est due à une bactérie appelée tréponème pâle. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter surtout dans la population homosexuelle. On la reconnaît par l’apparition d’un chancre : une plaie indolore, qui ne brûle pas et ne démange pas. Les infections virales L’hépatite B

L’hépatite B est provoquée par un virus extrêmement contagieux : le VHB, qui s’attaque au foie. Les principaux symptômes sont : fatigue, fièvre, douleurs musculaires et articulaires. L’herpès génital

Le virus à l’origine de l’herpès génital est le HSV2 : Herpès Simplex Virus, différent du HSV1 qui est à l’origine de l’herpès labial. Cependant, le nombre d’IST-MST lié au HSV1 ne cesse d’augmenter car il est de plus en plus transmis par les pratiques sexuelles bucco-génitales. En France, 18 % de femmes et 14 % des hommes sont porteurs du HVS2. L’herpès génital se reconnaît par une éruption de petits boutons douloureux sur les organes génitaux. On ne se débarrasse jamais de ce virus. Les condylomes génitaux ou verrues génitales

Ces condylomes sont provoqués par le HPV : Human Papilloma Virus, c’est-à-dire le papillomavirus. Ces infections se concrétisent par l’apparition de verrues qui se logent sur les organes génitaux : vulve, verge, anus et sur la peau. Certains condylomes sont anodins, mais d’autres sont à l’origine de lésions précancéreuses. Ils sont responsables de la majorité des cancers du col de l’utérus, de 85 % des cancers anaux et de 40 % des cancers de la vulve, du vagin et du pénis. Le SIDA

Le SIDA est dû au VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine qui s’attaque aux cellules du système immunitaire et notamment aux globules blancs. La contamination au VIH est le plus souvent asymptomatique et peut se déclarer entre quelques mois et plusieurs années après la contamination. Quel est le lien entre les infections sexuellement transmissibles et la stérilité ?

Il est simple. Les IST-MST non traitées sont, comme leur nom l’indique, des infections. Et pour la plupart d’entre elles, ces infections s’attaquent à l’appareil génital et donc à l’appareil reproducteur.

Chez la femme, les infections du col de l’utérus ou du vagin ont comme principale conséquence d’obstruer les trompes de Faloppe qui sont non seulement le lieu de transit des spermatozoïdes mais aussi le lieu de la fécondation. Une autre répercussion des IST-MST est une dégradation de la qualité de la glaire cervicale, qui n’est alors plus en mesure de jouer son rôle de transmetteur de spermatozoïdes.

Chez l’homme, le phénomène est identique. Ces infections obstruent également les voies spermatiques et donc l’écoulement de liquide séminal. Elles peuvent aussi nuire à la quantité et à la qualité de spermatozoïdes.

Rappelons ici que les IST-MST touchent autant les hommes que les femmes. Et que c’est chez l’homme qu’elles sont le plus souvent asymptomatiques. À titre d’exemple, sachez que 10 % des hommes sont contaminés par la chlamydia sans même le savoir. Les infections sexuellement transmissibles induisant une stérilité

Parmi les IST-MST citées précédemment, cinq d’entre elles sont particulièrement concernées. Et parmi ces cinq IST-MST, quatre sont en constante augmentation notamment en France et dans la population en âge de procréer. Il s’agit de :

   La blennorragie gonococcique (gonorrhée)
   La chlamydia
   La trichomonase
   L’infection par le papilloma virus (condylomes)

Les trois premières, sous réserve d’avoir été diagnostiquées à temps, se traitent particulièrement bien par antibiothérapie. Il est plus difficile de se débarrasser du papilloma virus.

La cinquième IST-MST est le SIDA, mais pour cette maladie, nous sommes tous conscients des conséquences qui ne s’arrêtent malheureusement pas à une stérilité. Quel comportement adopter ?

Devenir stérile à cause d’une infection sexuellement transmissible peut donc être évité. Il est de votre responsabilité de pratiquer des tests de dépistage au moins une fois par an, que vous ayez des aventures d’un soir ou que vous ayez un partenaire régulier. En cas de doute, mais surtout en cas de rapports sexuels non protégés, rendez-vous au plus tôt chez votre médecin.

Une simple prise de sang et un simple prélèvement vaginal, pour les femmes, ou une analyse d’urine ou d’un prélèvement chez les hommes, permettent de diagnostiquer une majorité de ces IST-MST. En cas de contamination, il est également de votre devoir d’en informer tous vos partenaires, actuels ou anciens. Et n’oubliez pas l’essentiel : privilégiez toujours les rapports sexuels protégés.