Quelle femme n’a pas, un jour, été confrontée à ce problème très incommodant ? Le plus souvent accompagnées de pertes vaginales anormales, ces odeurs sont pour toutes les femmes un véritable cauchemar. Car si certaines odeurs intimes sont naturelles, et notamment celle du vagin qui est censée provoquer une attraction érotique chez votre partenaire, d’autres sont anormales, surtout lorsqu’elles sont inhabituelles et dérangeantes. Et dans ce cas, que faire ? Ce n’est pas un sujet facile à aborder ni avec son partenaire ni même entre copines. Voici quelques éléments, qui nous l’espérons, vous aideront dans votre recherche. D’où proviennent-elles ? Comment réagir ? L’origine : un déséquilibre de la flore vaginale

La cavité vaginale renferme ce que l’on appelle la flore vaginale. Cette flore est majoritairement constituée de bactéries protectrices : les lactobacilles, puis de streptocoques et d’autres micro-organismes sains. Le rôle des lactobacilles est de sécréter de l’acide lactique qui protège les individus des infections, en maintenant le PH (le niveau d’acidité) du vagin à son niveau acide normal, c’est-à-dire entre 3,8 et 4,5.

Dès lors que des bactéries pathogènes viennent perturber l’équilibre de la flore vaginale, et donc le PH du vagin, la composition initiale de la flore vaginale se modifie : les bactéries protectrices ne jouent plus leur rôle protecteur et des infections se développent. En réaction, des substances sont alors fabriquées et sécrétées. Ce sont ces substances qui sont à l’origine de ces odeurs intimes désagréables. Quand faut-il s’inquiéter ?

Toutes les femmes connaissent leur propre odeur. Aussi, dès lors que vous constatez une modification de votre odeur intime naturelle, vous devez vous inquiéter et consulter rapidement un médecin. Odeur inhabituelle est synonyme d’infection

En effet, il n’y a malheureusement aucun doute possible. Vous souffrez inévitablement d’une infection soit d’origine bactérienne soit d’origine parasitaire.

   Comment reconnaître une infection bactérienne ?

Si vous constatez une persistance de ces odeurs, et que de surcroît, ces effluves nauséabonds sont accompagnés de pertes vaginales plus abondantes de couleur blanc gris, c’est une vaginose bactérienne. Il s’agit d’une infection par la bactérie Gardnerella vaginalis. Pas de panique, contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas une infection sexuellement transmissible. Pour autant, vous devez la traiter rapidement, car les complications peuvent se révéler graves notamment chez la femme enceinte.

   Comment reconnaître une infection parasitaire ?

Si les odeurs sont accompagnées de pertes vaginales verdâtres, de brûlures et/ou de démangeaisons au niveau de la vulve, il s’agit d’une infection par un parasite : le trichomonas vaginalis. Et dans ce cas, vous êtes victime d’une infection sexuellement transmissible : la trichomonase. Extrêmement contagieuse, vous devez également la traiter rapidement d’autant plus que les complications peuvent être sévères : infertilité, cancer… Que faire ?

Bien évidemment la première chose à faire, en cas d’odeur intime désagréable, est de consulter un médecin ou un gynécologue le plus rapidement possible. Aujourd’hui, un simple prélèvement vaginal en laboratoire suffit pour établir un diagnostic. Sachez également qu’il existe, dans toutes les agglomérations françaises, des centres de prévention et de dépistage (les CeGIDD) dans lesquels la prise en charge et les examens sont gratuits.

Que ce soit pour une vaginose bactérienne ou pour une trichomonase, le traitement consiste toujours en une antibiothérapie. Les antibiotiques, par leur action, détruisent les bactéries ou les parasites à l’origine de l’infection. Diagnostiquées rapidement, ces deux pathologies se traitent en une semaine.

L’antibiotique prescrit, dans les deux situations, est MÉTRONIDAZOLE plus connu sous le nom de FLAGYL.

Mais retenez surtout, qu’en cas de trichomonase, il faut arrêter immédiatement tous types de rapports sexuels et prévenir immédiatement son partenaire (et ses ex-partenaires). Il(s) doit(vent) suivre le même traitement antibiotique, même s’il ne manifeste aucun symptôme. En effet, la trichomonase est très souvent asymptomatique. Autrement dit, ce n’est pas parce que votre partenaire ne manifeste aucun symptôme qu’il n’est pas infecté. Symptômes ou pas, il doit être traité.

En cas de vaginose bactérienne, le problème réside essentiellement dans l’éventualité de récidiver. En effet, le nombre de récidives recensées est important, et en cas de récidive, le traitement de deuxième intention est beaucoup plus long. Il consiste généralement à appliquer un gel à base de METRONIDAZOLE (FLAGYL), et ce, pendant au moins quatre mois… Il est donc important de s’assurer que l’on est bien guéri. D’autant plus que, comme la trichomonase, la vaginose bactérienne peut être asymptomatique. À quoi sont dues ces infections ?

   Les facteurs de risque

On connaît mal l’origine de ces infections. Seuls des facteurs de risque ont été identifiés :

   La prise d’antibiotiques.
   Un manque de progestérone ou d’œstrogènes (ou un surplus).
   Du sperme qui modifie le PH vaginal.
   Le port d’un stérilet.
   L’utilisation de dispositifs intra-utérins, tels que les sextoys mal entretenus.
   Le tabac.
   La fatigue et le stress.

Et parmi les facteurs de risque les plus dénoncés, soulignons l’hygiène intime excessive.

   L’hygiène intime : attention trop d’hygiène tue l’hygiène

Un manque d’hygiène peut, bien évidemment, être à l’origine de ces odeurs. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, un excès d’hygiène intime nuit fortement à l’équilibre de la flore vaginale.

Et malheureusement, les médias se font fort de relayer, dans un but purement lucratif, l’idée que les odeurs, même naturelles, sont un fléau et qu’il faut tout faire pour s’en débarrasser. On nous vend même des déodorants intimes. Sachez que leur usage est très controversé par les professionnels de santé. Sprays intimes, lingettes, parfums, savons… tous ces produits déséquilibrent la flore vaginale. Et vous en connaissez désormais les conséquences.

Et puis, nous trouvons les adeptes de la douche vaginale. Sachez que le vagin est autonettoyant, et que les douches vaginales sont le meilleur moyen de faire remonter tout un tas de microbes dans le vagin. C’est donc l’effet inverse de l’effet escompté qui se produit. Que retenir ?

C’est assez simple. Les odeurs corporelles sont normales. Ne tentez pas de les combattre et laissez la nature faire son travail. Mais, en revanche, en cas d’odeurs inhabituelles ou nauséabondes, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : consulter un médecin, et d’autant plus rapidement si ces odeurs sont liées à une infection sexuellement transmissible. Mais rassurez-vous, avec le traitement adéquat, vous pourrez vous en débarrasser en quelques jours !